• Psychoactif » Recherche dans les commentaires de blogs

Recherche dans les commentaires de blogs

1 2 3 4

 » Le blog de Ergot des Aigles » Microdosage Psilocybine, Etude, Effets et Protocoles (Dépression)

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
27 avril 2023 à  03:52

Salut Ergot des Aigles

Je me permets de te signaler une petite coquille :

[quote]Protocol Stamets ou « stack stamets » : Il consiste en la prise d’une combinaison de trois différents champignons afin de créer un synergie permettant de cumuler [b][color=#15d100]de[/color][/b] des effets améliorant la santé cognitive du cerveau et la neurogénèse.[/quote]
Et j'en profite pour te remercier de tous tes posts sur le sujet :)

 » Le blog de TrotinetteElectrique » Vomir

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
26 avril 2023 à  05:33

Bon, ben finalement, j'ai pas résisté, je me suis relevé pour lire la suite^^

Dur de faire un commentaire à la hauteur du texte. Cest tellement au-dessus de ce que je peux faire que ça serait ridicule. Tu joues dans la cour de grands ! On se sent tout petit, on n'ose pas :)

Ah si, l'expression "englué dans mon père", putain c'que c'est bien trouvé.

Le rendu est superbe, l'ambiance super bien restituée, on s'y croirait, on est transporté en pleine immersion, dans les moindres détails. La trivialité du corps et de ses fluides, la perte de dignité, la déshumanisation, les infirmières qui te parlent comme à un gosse, ou qui t'engueulent quand tu appelles, les médocs qu'on te donne sans te dire ce que c'est, et ça fait chier les infirmières si tu demandes, le code couleur des blouses, le bâtiment désert la nuit, etc. Y a plein de trucs qu'on perçoit quand on y est, mais dont ne prend conscience qu'en te lisant. Genre le truc des couleurs mornes communes aux "lieux officiels du soin, de l’éducation et du bien être", maintenant que tu le dis, ça parait évident, j'avais déjà remarqué en fait, mais j'aurais pas pu le formuler consciemment.

L'idée que c'est pas parce que le genre n'a aucun fondement biologique que c'est simple de renier son appartenance : bien vu. Et mention spéciale pour la perspective désirable vs la soustraction dans l'être, ça me parle ça !

Encore merci du partage.

Force à tes reins et au reste :) …

 » Le blog de Morning Glory » La Poupée au Coeur de Verre

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
25 avril 2023 à  11:16

Moi non plus, j'ai pas trop le temps là. Mais quand même quelques mots en attendant.

[quote=Morning Glory]Je déçois tout le monde autour de moi de la sorte, quiconque m'approcherait d'un peu trop près[/quote]
MG serait elle un mirage qui s'évanouit juste au moment où on croit enfin pouvoir étancher sa soif ?

Un être éthéré et sans consistance ? Un nuage de fumée qu'on ne peut étreindre ?

Quelle sentence terrible ! Quelle prison étouffante !

Libérez MG ! Libérez MG ! Libérez MG !

Ta phrase va me travailler toute la semaine...

[quote=Zénon]Certains affirment que le René, il s’avançait masqué surtout pour ne pas se faire brûler vif par l’Église façon barbecue à la Giordano Bruno.[/quote]
Ils ont raison, mais ils ont la vue courte. Ils loupent quelque chose...

Descartes était-il un hérétique ? Bien malin qui prétend avoir la réponse...

Ce dont Descartes veut se protéger, c'est de ce que l'inquisition voit en lui.
Mieux, c'est de ce qu'il pense que l'inquisition va voir en lui.
Mieux encore, c'est de ce qu'il pense de lui, et qu'il prévoit que l'inquisition va voir en lui.

Descartes *se prend* pour ce que l'inquisition voit en lui. Il l'anticipe même. Il y croit.
Donc son "je suis", est en fait une image, entièrement déterminée par le regard de l'autre, ici l'inquisition.
Ce qui est l'exact contraire de ce que nous évoque d'emblée son "je pense, donc je suis".

Et son "je pense", c'est simplement sa façon à lui de se démerder avec son "je suis", de le supporter, en se racontant une histoire dans laquelle il serait autodéterminé et indépendant du regard des autres.

Et quand il dit "je m'avance masqué", il le reconnaît, à son insu sans doute.
Son masque, c'est sa pensée, mais il ne s'en rend pas compte, comme nous tous.

Descartes, c'est l'homme qui s'est fait tout seul. Du moins c'est ce qu'il croit. <<< EDIT

L'idée, c'est que le "je pense", ça n'est qu'un masque, un artifice pour se protéger de ce que les autres voient en vous, et auquel on ne peut que s'identifier, faute d'un meilleur miroir pour notre âme.

Miroir miroir, dit moi qui je suis vraiment !

Ce que je crois, c'est qu'il n'y a pas de prison plus inviolable et plus sordide que la pensée.

Certains appellent ça "le dessous Descartes". …

 » Le blog de Morning Glory » La Poupée au Coeur de Verre

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
22 avril 2023 à  11:28

[quote=Morning Glory]Ca c'est parce que tu as pas vu mes textes suivants (Une ville lumière dans la pénombre, Toi, Ode aux ruptures...)[/quote]
Si si, je les ais tous lu d'un trait :) Mais ça m'a fait perdre la chronologie, et un peu tout mélanger^^

D'ailleurs, faut que j'te dise. Si je n'ai toujours pas trouvé à rebondir sur l'abîme sentimental que tu décris, c'est loin d'être de l'indifférence. C'est que la vie m'a épargné cette douleur là. Pour une fois que j'ai un peu de chance... Le revers de la médaille, c'est que c'est vraiment culpabilisant de déprimer quand tu as cette chance là. Dans les pires moments que j'ai vécus, depuis la fin de mon adolescence, elle a toujours été là. Impuissante toujours, maladroite souvent, mais elle était là, aimante, à essayer de me tirer vers le haut pour me ramener parmi les vivants. Je ne sais pas comment elle a pu tenir malgré tout ce que je lui ai fait subir. Y serais-je parvenu sans elle ? Imaginer ne serait-ce qu'un instant ce que tu as vécu, et vis toujours, ça me plonge dans un vertige sidéral. Ca me fait penser au film "La Vie d'Adèle". Je trouve pas les mots. Sauf un, peut être : l'abîme. J'aime bien celui-là. J'y entends le vide infini, le vertige noir, et la douleur qui nous déforme. Etre abîmé, porter en soi un vide sans fond que rien ne peut combler, ça, ça me parle. Alors je voudrai te témoigner de ma compassion, mais sans prétendre que je comprends : ça serait vraiment indécent. C'est moche de lire que tu t'es faite larguer. Surtout avec cette formulation : "refaire". Comme une continuité ? Comme si tu vivais éternellement la même histoire ? Faut-il toujours de l'abîme pour que les étoiles puissent briller ?

Merci à toi et Nineta pour ces belles chansons. Un peu de musique de vieux ?

[url=https://www.youtube.com/watch?v=PTbzAjBBUu8]A ton étoile[/url]
[url=https://www.youtube.com/watch?v=8k3TXNSx07g]Lost[/url]

J'ai un peu hésité. La référence est devenue gênante depuis que l'auteur est tombé si bas qu'il a commis l'irréparable. Mais je la mets quand même, parce que le texte, c'est le texte. Et que ces deux-là me parlent plus que tous.

[quote=Morning Glory]Tu faisais ça bénévolement chez ton psy? C'est légal ça?^^ Enfin que ça t'ai fait du bien est super en tout cas![/quote]
J'ai bien vu le smiley, mais il me semble que tu poses une vraie question mine de rien. Lol, j'y avais jamais pensé comme ça. Faut se représenter le joyeux bordel de cette salle d'attente pour comprendre. Et connaître un peu mon psy. C'est un vieux, chauve, bourgeois, dont toutes les apparences évoquent l'intellectuel français bien rigide et bien rangé. Pourtant, c'est le type le plus perché et le plus rock'n'roll que j'ai jamais croisé. Et je m'y connais ;) Faut te dire qu'à la base, j'y passais déjà pas mal de temps dans sa salle d'attente. Par défaut, ça fonctionne comme chez les généralistes à l'ancienne : c'est premier arrivé premier servi. C'est courant d'attendre une heure ou deux. Trois les mauvais jours... Présenté comme ça, ça doit pas faire envie. L'attente, c'est le prix. En contrepartie, ça lui laisse une disponibilité que je n'ai jamais vue ailleurs. Quand un patient vit un événement difficile (les ruptures, les proches qui meurent, les licenciements, et toutes les choses complètement subjectives qu'on ne peut décrire en un mot), il considère que c'est une urgence absolue, et fait passer la personne devant toutes les autres. Ca peut lui arriver de te proposer plusieurs séances dans la journée (sachant il pourra se faire payer que la première, sinon la sécu rembourse pas), et dans ce cas tu attends encore plus. Si tu l'appelles angoissé ou déprimé un jour ou tu n'as pas de séance, il va te répondre "venez maintenant" avec insistance. Même dans le désert médical où je vie, quand un nouveau patient lui téléphone pour prendre rdv, il se débrouille toujours pour donner des rdv dans la semaine. Si il entend de la détresse dans la voix de la personne, il peut même dire "venez maintenant" à un patient qu'il n'a jamais vu. Il dit que quand on appelle un psy, c'est TOUJOURS une urgence subjective, et il prend ça très au sérieux. Par exemple le jour de mon hospi sous contrainte, il a fait des pieds et des mains pour négocier avec le psy de l'hôpital afin que je puisse faire une séance avant mon transfert. Quand je suis arrivé à son cabinet, il était 23H passé, les volets de son bureau étaient ouverts, la lumière allumée, et il m'attendait (et c'était un weekend !). Il m'a gardé jusqu'à une heure du mat. Je crois que si je n'avais pas bénéficié de cette séance là, je n'aurais plus jamais été capable d'entendre le mot "psychiatre" sans sortir mon revolver.

Bref, au début, on se contentait de discuter de la pluie et du beau temps entre patients de longue date qui se connaissent, l'ambiance se réchauffant au fil des années. J'étais déjà "stabilisé" depuis longtemps. J'ai souvent remarqué que les nouveaux arrivants étaient inquiets de cette attente interminable. Ils nous posaient des questions anxieuses, sur l'attente, sur le psy, et sur sa "politique" avec les médicaments. Au début, je me contentais de réponses vagues et polies, sans trop me mouiller. Certains abandonnaient avant même la première séance. J'ai vu des gens plus bas que terre s'enfuir en claquant la porte, et attendre six mois pour avoir un rdv chez des connards incompétents. Ca me frustrait terriblement. Je me suis mis à "défendre mon psy", ce qui était quand même une position délicate, et un peu pathétique. Je lui en parlais pendant nos séances, ça le faisait marrer. Mais il m'a toujours pris au sérieux. J'ai une phobie sociale, très aiguë quand j'étais plus jeune. Mon rapport aux autres, c'est un gros dossier. Les hospis en psychiatrie m'ont donné un genre de complexe du survivant. Quand tu sors, tu abandonnes tous ceux qui restent, et pour certains, à qui tu avais l'impression d'apporter quelque chose. Quand ça fait une semaine que tu entends un pensionnaire logorrhéique répéter les même trois questions absurdes en boucle toute la journée, et que tu te rends compte qu'il est capable d'un discours sensé, riche et touchant, pourvu que tu le questionnes et que tu t'intéresses sincèrement à ce qu'il dit, ça te fait quelque chose. Tu te dis que c'est pas très difficile finalement, et tu en veux aux institutions de ne prévoir personne pour faire ça, au lieu de laisser le mec prisonnier de sa boucle et du mépris des autres pendant des mois, en le gardant enfermé pour être sûr qu'il ne dérange personne.

A la fin, mes dernières ts n'en étaient plus vraiment, c'était plus de l'auto mutil, et inconsciemment, je savais que c'était le seul ticket d'entrée pour retrouver certaines personnes du service ou j'allais atterrir. Mais tu te doutes, le personnel soignant aimait pas trop me voir jouer les bons samaritains. Il aurait fallu que je m'occupe de moi et que je me reconstruise d'après eux. Mais comment le faire au milieu de toute cette souffrance, sans jamais aller vers les autres, être touché ni parler à personne de façon un peu intime. Donc complexe de l'usurpateur. Je suis pas psy, et tout aussi fou que les autres même si c'est pas sur le versant psychotique, alors espérer apporter quelque chose, quelle prétention ! J'ai essuyé des ricanements, des propos très blessants, des menaces et des interdictions, avant de les voir sangler des gens pour qui ça n'aurait jamais été nécessaire pour peu qu'on fasse un peu attention à eux. Je le sais, j'ai essayé. Et eux aussi le savaient, ils ont bien vu. Mais vaut mieux les sangles et la chambre d'isolement que l'auto support entre fous. Une telle remise en cause de leur autorité, sous leurs yeux, ça devait leur être insupportable. Enfin voilà, c'est quelque chose que j'ai beaucoup travaillé avec mon psy, et il m'a toujours soutenu dans ma révolte contre les violences médicales et psychiatriques. Du coup, quand j'ai commencé, bien des années après, à faire un peu pareil dans sa salle d'attente, il a pas réagit comme les gens de l'hôpital. Il m'a encouragé, et aidé à me servir de mes propres failles comme d'un accès privilégié à l'autre. Quand je commettais une maladresse, ce qui est arrivé plus d'une fois, et ça va continuer, il ne me laissait pas sombrer dans la culpabilité, la honte, ou le sentiment d'impuissance, au contraire il m'incitait à rebondir, à chercher comment rattraper le coup et faire mieux la prochaine fois. Pas à chercher ce qui déconne chez l'autre, mais bien ce qui tourne pas rond chez moi, et qui m'a fait obstacle. Mais sans jamais me dire comment faire. Il ne s'est jamais placé en surplomb, comme le savant dont la connaissance va éclairer le petit scarabée que je suis. C'est pas le genre de psy qui se "se penche" sur ton cas, en te prenant de haut. Au contraire, j'ai souvent eu l'impression qu'il cherchait avec moi, comme si mes bourdes lui rappelaient les siennes, et qu'il se sentait concerné au même titre que moi. Inflation de mon ego peut-être. Il m'a jamais *explicitement* autorisé à rester avec ces patients après ma séance. Quand je lui ai demandé ça, il a surtout cherché à me faire parler du désir qui m'animait, comme il fait toujours. Mais je sais qu'il n'aurait pas hésité à me dire non si c'est ce qu'il avait pensé. Donc du coup, j'ai plutôt l'impression d'avoir bénéficié d'une formation gratuite, plutôt que d'avoir travaillé bénévolement. D'ailleurs, si il m'entendait dire "gratuite", il serait pas d'accord, il dirait qu'on paye notre savoir de notre peau, et que ça coûte "beau coût", en un mot ou en deux, comme on voudra. Intérieurement, j'ai l'impression d'avoir reçu la meilleure formation possible, mais bon, c'est quelque chose que je n'assume pas autour de moi. J'ai l'impression d'être un usurpateur, et peur de paraître prétentieux. Mon truc à moi, ça serait plutôt "l'étoile qui n'osait pas briller". De peur de se brûler peut-être... Pourtant, je crois avoir déjà réussi quelques trucs pas mal. J'aime bien le mot de Nineta sous ton texte "je crois qu'on est beaucoup d'étoiles qui attendent d'envoyer le feu astral". Psychoactif m'aide un peu pour ça : le savoir expérientiel, ça me parle, ça rejoint mon vécu, et ça me donne de quoi me trouver un peu de légitimité pour avoir (un peu) confiance en moi. Pour les mêmes raisons, ton parcours m'intéresse aussi beaucoup, si t'as envie d'en raconter plus à l'occasion.

[quote=Morning Glory]Je débute justement une thérapie avec une psy LGBT (ça fait bizarre de la vouvoyer lol) spécialiste dans le borderline. Parce que jusqu'à présent rien n'a fonctionné réellement contre ça. Je mise tous mes maigres espoirs dessus.[/quote]
Je crois que tu peux nourrir un peu plus tes espoirs, n'ai pas peur de les engraisser !

On va sûrement te dire partout qu'un psy LGBT n'est pas meilleur qu'un psy hétéro rangé des garages. N'écoute pas ! C'est vrai qu'en théorie, un thérapeute digne de ce nom devrait avoir suffisamment travaillé sur lui pour ne pas tomber dans les discriminations et préjugés habituels. Et ce travail devrait lui permettre d'être sensible au problème d'une communauté, même sans en faire partie. En théorie... Si les psychiatres travaillaient un peu plus sur eux même avant de "se pencher" sur leurs malades, avec précaution toujours, pour ne pas risquer de tomber à leur niveau...

Mais tu vois, même si je suis pas fan des acronymes et des diagnostiques réducteurs, je me dis que quelqu'un qui marque "LGBT" et "borderline" sur sa porte, c'est qu'elle veut les faire venir à elle, que c'est un appel du pied. Si tu dessines le diable sur ta porte, il finit pas entrer chez toi, dit le proverbe. Ca me semble témoigner d'un certain désir. D'un certain goût pour le travail avec les personnes hypersensibles et torturées. Et ça, ça me parait super prometteur ! On peut pas attendre qu'elle mette sur sa plaque "spécialiste des écorchés vifs et des nerfs à fleur de peau". C'est un peu comme ta licence de psycho : ça témoigne d'un certain désir. Tu as peut-être enfin trouvé la perle rare, qui sait... Ca parait bien parti ! C'est avec elle que tu vas faire une thérapie de groupe, ou c'est encore autre chose ?

[quote=Morning Glory]Tkt c'est à ça que servent le pseudo et la tof de profil. Ce n'est pas toi qui écris, c'est ton personnage, une extention de toi. Je ne suis (malheureusement) pas aussi cool que Morning Glory dans la vraie vie.[/quote]
Merci beaucoup de me le rappeler. T'as bien raison, faut pas trop s'identifier à son image, je l'oublie bien trop souvent. Je crois d'ailleurs que c'est valable aussi pour la vraie vie. Finalement, ce qu'on pense être "soi", ça n'est que le reflet de notre image dans les yeux des autres qui nous regardent. Quelque part sur ton blog (je sais plus où), tu t'interroges sur l'injonction "d'être soi même" qu'on nous rabâche si souvent. Qui c'est "moi même" ? Et comment on peut articuler le "moi même" et le "aime moi" ? Si j'avais la réponse... Je me dis quand même que quelque chose de nous filtre à travers l'image, et se fait entendre entre les lignes. Tu es sûrement beaucoup plus cool que tu ne veux bien l'admettre.

[quote=Morning Glory]le gars c'est Don Miguel Ruiz le brave type qui a écrit Les 4 Accords Toltèques. Et oui le livre est décrié par certains comme quoi ce serait de la fausse philosophie de comptoir etc^^[/quote]
Si c'est de la fausse philosophie de comptoir, c'est donc que c'est de la vraie philosophie alors :) Et oui, pas facile de faire avec les casseroles que nos références traînent parfois derrière eux. C'est pour ça que je donne pas facilement les miennes. Après tout, le plus important, c'est pas les références qu'on a, c'est ce qu'on en fait ! Je suis curieux, je le mets dans ma TOREAD list (déjà bien trop longue).

Ca me rappelle un souvenir. Y a de ça bien longtemps, j'étais allé assister à une conférence de Stanislaw Tomkiewicz, un psychiatre de renom, et surtout un immense clinicien. J'y suis allé comme à n'importe quel séminaire psy ouvert au public, sans vraiment me rendre compte de la renommée du type. Arrivé sur place, je découvre une salle immense, et comprends que l'événement a attiré le gratin des psychiatres de la région. Dans la foule, je repère le psychiatre qui m'avait interné. Je ne sais pas ce qui m'a pris, traversé par un soudain accès du syndrome de Stockholm, je me décide à aller le saluer. Evidemment, je n'avais pas mis mon costard cravate ce jour la^^, ma tenue et mon jeune âge trahissaient de façon flagrante le fossé qui nous séparait. T'aurais vu sa gêne, d'être salué par un fou alors qu'il était tranquillement en train de se pavaner avec les psychiatres les plus notables du coin. Il ne savait plus où se mettre, j'ai cru qu'il allait rentrer sous terre. Il a esquivé mon salut en bredouillant, se défendant de me connaître devant ses collègues, en se réfugiant derrière un air hautain et méprisant, comme si je faisais là quelque chose d'extrêmement déplacé. Si j'ai pu lui mettre bien la honte, j'en suis très heureux. C'est la seule justification que je peux trouver à mon acte à posteriori. Fallait qu'il soit vu à la conférence de Tomkiewicz tu comprends, même si il n'y bitait rien, qu'il en avait rien à foutre, et qu'il avait une approche diamétralement opposée à la sienne. A la fin de la conférence, passionnante, s'en suit une série de questions du public, toutes aussi ampoulées, narcissiques et inintéressantes les unes que les autres. Chacun voulant se faire valoir et obtenir quelques mots flatteurs de leur idole. Puis, le micro est passé à un gars sans costard, que j'avais pas repéré avant. Une poignée d'autres personnes se lève en même temps que lui, visiblement toute issue des milieux populaires. Je ne comprends pas pourquoi ils se lèvent. Et tout le monde semble surpris de leur présence ici. Ca murmure dans la salle, le malaise est palpable. Seul Tomkiewicz ne semble pas pris de panique. Sur son visage, un sourire un peu gêné, mais chaleureux. Le gars attend que le silence se fasse, puis : "rassurez-vous, je vais être moins long que les intervenants précédents, je n'ai pas de question à poser. Mes camarades et moi, on voulait seulement vous dire... merci". Des anciens patients... Enorme.

Et hop, encore un pavé interminable où je parle trop de moi. Là c'est vraiment abusé. Quand je relis nos échanges sur cette page, je me rends compte que je n'ai fait que ça en fait. C'était pourtant pas le but au départ. C'est un peu gênant, on est sur ton blog quand même ! Merci de m'avoir accueilli chez toi. Faudrait que j'ouvre le mien, j'ai quelques idées en réserve, et deux ou trois textes sur le feu. Je sais pas pkoi j'ai pas encore franchis le pas. La trouille peut-être ? Ou alors c'est plus facile pour moi de m'adresser à quelqu'un en particulier, sans réfléchir à ce que je vais dire, plutôt qu'à la cantonade avec un texte travaillé. Je crois bien que je vais bien finir par sauter le pas quand même... Et trouver un avatar qui m'inspire aussi, ça viendra.

La bise :)

[quote=Zénon]« Je pense, donc je suis. » : oui mais non, René ; à un mot près, tu t’es planté. En fait, c’est plutôt : « Je pense, donc je suis fou. »[/quote]
PS : Avant de partir, un petit écho à Zénon, dont je partage les railleries sur le cogito. On ne retient que ça de Descartes, et c'est bien dommage. On devrait citer plus souvent celle-ci, bien plus fine selon moi : "au moment de monter sur la scène du monde, je m'avance masqué". Et c'était avant le covid^^ Et pour compléter ta liste, on pourrait même ajouter "je pense, donc je fous" (comprenne qui pourra). Jaques Lacan lui, disais "Je pense où je ne suis pas, donc je suis où je ne pense pas". J'espère que tu m'en veux pas trop pour mon dernier post, mais fallait que ça sorte ! Je ne te hais point, camarade déserteur. …

 » Le blog de Morning Glory » La Poupée au Coeur de Verre

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
15 avril 2023 à  09:33

Quand tu dis "finis les pensées automatiques ", c'est vraiment à prendre au premier degré ? Ca fait vraiment un effet on/off sur tes pensées quand tu prends le truc ? Je veux dire, ça change vraiment tes pensées et pas seulement l'intensité des émotions associées ? C'est assez difficile à concevoir pour moi, qui n'ai jamais eu le moindre effet sur mes pensées invasives avec un prod. Au mieux ça en change le goût, mais jamais la teneur ni la logique. En fait, je crois bien que suis envieux^^ Faudrait nous faire un TR ;)

C'est sympa d'accumuler les expériences de thérapie je trouve. Même quand ça foire complètement, tu apprends des trucs, sur les thérapies, sur la relation médecin/patient, sur les relations humaines en général, etc. J'ai déjà testé une thérapie de groupe, juste quelques semaines en HP, mais j'veux pas t'influencer avant. Tu m'en donneras des nouvelles si ça t'inspire quelque chose. Je suis très content de lire que tu es bien dans ton taf. J'ai loupé un épisode, j'en étais resté à la condition pavillonnaire et aux 2 sorties par semaines. Tu travailles en CAARUD finalement ? Comment t'as fait ? C'est génial :D

Avant le COVID, j'allais chez le mon psy deux fois par semaines, et je passais la journée dans la salle d'attente. Des gens de tous âges et de tous horizons, tous en galère d'une manière ou d'une autre, même quand je savais pas laquelle. Y avait les habitués, entre patients de longue date qui se voient toute les semaines, des liens se nouent. Pis y avait aussi les nouveaux, les pudiques, les nerveux, les verbeux, ceux qui te racontent leurs symptômes, ceux qui te racontent comment on les martyrise au travail, ceux qui s'inquiètent de si c'est un bon psy, ceux qui sont en chien, les diagnostiqués schizos qui cherchent à échapper aux neuroleptiques, les ados qui se sont fait serrer à fumer des pétards, les parents flippés, les injonctions thérapeutiques, ceux qui sortent choqué de ce qu'ils ont vécu en HP, etc. C'était super enrichissant, et je me sentais à l'aise dans cette cour des miracles. Utile parfois, en m'occupant de ceux qui angoissaient trop, ou qui faisaient trop angoisser les autres. Genre quelqu'un qui tient un discours un peu "délirant", ça fait flipper les gens. Moi je suis habitué avec mes hospis, et j'ai toujours été émerveillé que le dialogue soit possible en fait, quand tu trouves comment t'y prendre. Un discours délirant, c'est structuré, c'est pas du tout du random ni du n'importe quoi. Et ben en parlant aux plus "fous" devant tout le monde, ça les humanise, et tout le monde se détend : les discussions reprennent, les visages se décrispent, le mépris se dissipe un peu, etc. Mais ça arrivait assez rarement, la place que réserve notre société à la psychose et au délire, c'est à l'HP, c'est rare d'en croiser chez les psys (d'ailleurs, la plupart des psys ont les mêmes préjugés et la même peur de la psychose que la majorité des gens). Le cas le plus fréquent, c'était les enfants. C'est dingue comme un gosse turbulent peut te terroriser une salle d'attente. Les dernières années, je m'étais pris d'affection pour un gamin dont l'école faisait pression pour que sa mère le mette sous ritaline. Le gamin super intelligent, super fin, qui s'intéresse plus aux adultes qu'aux gosses de son age, et qui pose des questions super profondes, pertinentes et emmerdantes à tout le monde, et qui fout le bordel quand on lui répond pas. Les autres étaient terrorisés de le voir arriver lol. Tout le monde m'a complimenté quand j'ai commencé à m'en occuper (tout en gérant la mère honteuse de son enfant terrible). Petit à petit, les gens ont arrêté de leur casser du sucre sur le dos quand ils étaient pas là. C'est ma ptite réussite sociale à moi. Avec l'autorisation de mon psy, mais peut-être que je devrais dire sa complicité, j'avais fini par prendre l'habitude d'y passer la journée dans cette salle d'attente, volontairement, en restant après ma séance, jusqu'à ce qu'il ferme.

Depuis le COVID, je fais mes séances par téléphone, et je n'ai plus ces moments si stimulants. Je suis pas seul, j'ai une compagne que j'adore et quelques bons potes. Mais c'est un entre soit, c'est complètement autres chose. La cour des Miracles me manque terriblement. Même si je suis resté en contact avec certaines personnes, c'est pas pareil. Je crois que je me suis inscrit ici pour remplacer un peu ça. J'ai aucun diplôme, un bac S comme "Bac à Sable" et ma seule formation c'est d'avoir fréquenté des fous et des drogués toute ma vie. Et d'être un peu des deux. Du coup psychoactif ça me convient bien, pas besoin de diplôme pour participer, et pas d'engagement (c'est un truc qui me terrifie, à cause de l'expérience de mon manque de fiabilité). Je trouve qu'il y a de grandes similitudes entre la stigmatisation de la souffrance psychique et celle de l'usage de drogue, notamment le refus du risque que prend l'autre, jusqu'à l'étouffer, jusqu'à des violences terribles.

Pour le discours pesteux, faut pas toujours vouloir comprendre. Des fois, faut juste se laisser porter par les mots, comment ils sonnent et ce qu'ils nous évoquent. Un discours vraiment pesteux, je trouvais que ça sonnait bien. Les normateurs, les prescripteurs, les autoritaires, j'aimerai bien leur envoyer la peste. Mais charité bien ordonnée...

C'est ton idée du diag qui permet de "mieux se connaître" en servant de "grille de lecture", qui m'a fait dériver vers les mots qui manquent pour se concevoir. Mais c'est pas très bien dit, il est mal foutu mon dernier paragraphe. C'est autant une question de mot que la façon de les articuler entre eux. Le truc c'est que les mots, ils te sont imposés de l'extérieur, alors que leur articulation (ce que j'appelle le discours, et que je voudrais pesteux), c'est toi qui la construit à ton insu, c'est ce qui te définit, c'est le plus important. Bon, si on te refile pas des mots toxiques au départ, ça aide quand même. Pour moi, borderline et toxicomane, c'est un peu fait du même bois. Un diag, même avec sa description clinique détaillée, c'est si pauvre par rapport à des mots brodés, à toute cette dialectique qui se déploie dans ton texte, entre les lignes en quelque sorte. Ouais, j'me prends un peu pour un sauveur : j'veux paaas qu'tu t'identifies à ton diag :D c'est pathétique je m'en rends compte :) M'en veut pas, j'ai aucune expérience de l'expression publique, je tâtonne. Même si je connais psychoactif depuis des lustres, m'inscrire et participer, c'est tout autre chose : une aventure sociale nouvelle pour moi, ça m'impressionne pas mal. Si ça se trouve, je vais disparaître dans deux semaines, rouge de honte des conneries que j'aurai écrites :D A l'écrit, toutes mes bourdes et mes échecs vont rester gravés éternellement, c'est flippant !

La bise ! (si tu permets).

PS : je connais pas le monsieur dont tu parles, et google me donne que des premières de couverture. Mais c'est possible que ça se recoupe un peu avec ce que je raconte. T'as lu son livre ? Tu disais qu'il était très critiquable dans certains cas ? …

 » Le blog de Morning Glory » La Poupée au Coeur de Verre

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
11 avril 2023 à  14:45

Ah ouais quand même... Et moi qui croyais presque avoir tout vu ! Ton psychiatre est vraiment un champion :D

C'est sûr que tu dois être contente que ton diag te permette de te passer de lui ! Ensuite, comme tu dis, ces diags c'est des tendances globales. Du coup, ça peut aider à choisir quoi prescrire en première intension, mais ça reste des statistiques qui ne remplaceront jamais un traitement personnalisé. Ca me tue de lire qu'il aura fallu que tu sortes un diag borderline pour que ton PSSD soit pris en compte. Merde, quand le patient est là, juste en face d'eux, à leur signaler un effet secondaire, il devrait pas avoir besoin de sortir la preuve statistique de ce qu'il vie pour être entendu ! C'est dingue ça !

J'espère que la quétiapine marchera bien pour toi, et de façon durable. C'est super que t'ai déjà eu des bons effets dans tes premiers essais. Perso, j'en suis venu à considérer les médicaments psychotropes exactement comme les autres drogues. A mes yeux, ils ont perdu toute leur aura de "médicament". Des drogues fonctionnelles, légales, de qualité pharmaceutique, mais des drogues comme les autres. Elles nous sont prescrites, parfois de force, alors que d'autres nous sont interdites, c'est la seule différence. Les effets sont aussi variés et imprévisibles que les individus. Qu'on puisse me dire, avec la fiabilité que devrait donner un bon diagnostic validé scientifiquement, que c'est telle drogue qu'il me faut pour soigner mes symptômes, et pas une autre, c'est quelque chose que je ne crois plus du tout. L'expérience et le tâtonnement me semblent la seule façon de trouver son (ou ses^^) produit et sa dose.

Si l'autre jour, ton texte m'a inspiré cette envolée sur le diagnostic et son monde, c'est que je voulais y opposer une autre logique. Celle que tu déploies dans ton texte justement, celle de la broderie ! Tu conclus avec cette métaphore, en espérant que tu sauras t'y mettre un jour. Mais n'est-ce pas ça un texte, une histoire ? De la broderie avec les mots ? N'est-ce pas nouer ensemble des matières, des couleurs, des paroles, des idées, des souvenirs et des sentiments, en explorant les différents arrangements possibles des nuits durant ? Le noir, le cucul poetpoet, le harcèlement, l'amour perdu, le manque interminable, les diagnostics et tout le reste, c'est des fils, du fil d'Ariane, à dérouler, à suivre et tisser pour broder un nouveau coeur. Si le verre est si cassant et si froid, c'est qu'il ne se brode pas, et qu'il est seulement fait pour se couler dans un moule.

Ce tissage à partir de ton vécu singulier, c'est ça que les psys appellent savamment "l'élaboration", et c'est ça qui permet d'avancer à mon avis. Ton texte montre que tu as déjà commencé, et je voulais t'encourager à continuer, sans trop miser sur le seul diagnostic, froid et uniforme comme du verre. Pour ça, nul besoin de déballer toute ta vie en public, l'écriture n'est qu'un moyen parmi d'autres. Un blog, ça permet d'avoir un "autre" à qui adresser ce qu'on raconte, plutôt que des paroles perdues qui s'accumulent dans un tiroir. Ami, amant, amour, shaman ou simple psy, l'essentiel c'est de trouver ce ou ces "autres" qui t'accompagneront dans ton ouvrage, même si il faut les chercher dans un désert d'isolement social et médical.

La parole, le langage, c'est là que nous vivons vraiment. La réalité vraie et objective nous est inaccessible, on ne peut que s'en faire une représentation, une idée finalement très personnelle, engoncée par les mots employés pour la décrire. Ces mots surdéterminent les représentations qu'on a et les conceptions qu'on se fait. Finalement, c'est comme si c'était les mots qui déterminaient ce qu'on voit, et non pas l'inverse ! Et ces mots étaient là avant nous, on ne les a pas choisis, ni façonnés à partir de notre vécu. Quand on a un tempérament marginal et une histoire qui sort trop des sentiers battus, on se retrouve en décalage avec la norme : les mots qui existent vont mal pour se raconter, et donc pour se concevoir. C'est pour ça que le fil "les mots comptent" résonne d'une façon particulière pour moi. Peut-on modifier certaines représentations en changeant les mots qui les supportent ? Je n'en suis pas sûr, mais ça vaut le coup d'essayer, ne serais-ce que parce que c'est un bon moyen de parler, de faire parler et de répondre à certaines conceptions stigmatisantes qui nous accablent injustement. Ca ne nous empêchera pas de continuer à broder, avec les mots qu'on a, pour leur tenir un discourt vraiment pesteux.

Porte toi bien :)

PS : moi aussi, je mets parfois du temps à répondre. Même si le retour se fait attendre, sois sûre que tu seras lue ! …

 » Le blog de Equipe de PsychoACTIF » L'analyse de drogue à distance : Psychoactif en a rêvé.. et l'a fait !

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
11 avril 2023 à  13:37

[quote=pierre][/quote]
Merci pour ta réponse pierre.

En fait, j'avais déjà lu ce tuto sur les sels et pigé le truc je crois. Mes questions, c'est parce que plus haut, plotchiplocth me disais qu'on pourrait savoir le type de sel. J'aurai peut être dû poser mes question dans son fil sur la HPLC d'ailleurs, j'ai hésité.

C'est dommage si la machine ne donne pas le type de sel. Ca aiderait à bien doser le produit, et à garder une cohérence d'un batch à l'autre. Ca va évoluer peut être ?

Ok, restons pragmatique, on ne sait pas de quels sel il s’agit, donc on le dit pas. Mais vu que la concentration maximum en équivalent base ne peut pas être de 100%, on a quand même besoin de savoir si le pourcentage donné est en équivalent sel ou en équivalent base pour lire le résultat. Ce n'était pas précisé pour les premiers échantillons de speed analysés. Mais je vois que ça a changé pour le dernier échantillon. Je suppose qu'il faut le temps de roder tout ça ?

Par contre, les poids de chaque type de sel étant différents, je comprends pas comment on peut donner une concentration équivalent sel sans savoir de quel sel il s'agit (exemple avec certains échantillons de cocaïne et de kétamine). Ou alors, on fait le calcul en supposant que c'est du chlorhydrate, mais du coup ça serait plus rigoureux de préciser "équivalent chlorhydrate", et pas juste "équivalent sel".

J'attends pas forcément un tuto tout fait servi sur un plateau. Je me dis qu'en posant des questions ici et là, je contribue peut être à sa création. Au bout d'un moment, je devrais finir par avoir de quoi écrire un petit guide accessible sur les analyses de prod. Ou au moins en jeter les bases. Il n'y aura qu'à faire une synthèse des réponses récoltées, à condition d'avoir posé les bonnes questions. Comme tu dis, il faut du temps, j'ose pas trop m'engager.

Si mes remarques te semblent à coté de la plaque, n'hésite pas à me le dire ! …

 » Le blog de Morning Glory » La Poupée au Coeur de Verre

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
06 avril 2023 à  12:20

/!\ Attention pavé /!\

Desproges disait un truc du genre "les histoires tristes sont souvent les plus belles, parce que c'est celles qui ressemblent le plus à la vie". On sent bien que ça vient des tripes ce que tu racontes, que tu es "dedans". Un tel niveau d'implication, ça ne doit pas être facile à maintenir sur le long terme. C'est normal que tes textes ne soient pas tous aussi personnels, je pense. Je ne crois pas que ça les rend forcements moins solides ou moins profonds ! Moins satisfaisant à écrire peut être, mais moins épuisants mentalement aussi. Ensuite, c'est vrai qu'un texte plus intime, c'est un peu une aventure, un défi, et finalement, ça peut être très libérateur pour celui ou celle qui écrit. Nos béances sont sûrement notre meilleure matière première, que ça soit pour l'art ou pour le militantisme. Ensuite, faut arriver à pas se blesser en remuant le couteau dans la plaie. Alors si la vie te laisse un peu de répit en ce moment, ben faut en profiter c'est clair !

Je rejoins beaucoup le message de Hilde. Perso, j'ai jamais eu de diagnostic formel. Enfin, disons que j'en ai eu autant que de psys consultés. Mais celui qui m'a vraiment aidé, il a toujours refusé de me donner son diagnostic, il esquivait avec un discours à la Hilde. Ca m'inquiétait beaucoup au début. Je me disais que c'était mal barré pour me soigner si j'avais pas vraiment de diagnostic fiable. Je trouvais ça désespérant. Finalement, avec le recul, ce besoin de diagnostic, c'était surtout pour me rassurer. D'ailleurs, qu'est ce que tu veux vraiment dire par "formel" ? Quand on a la grippe ou un cancer, là ok, on pourrait avoir un diagnostic "formel", mais pour la souffrance psychique (donc immatérielle et invisible par définition) parler de "maladie" et de "diagnostic ", ça reste des métaphores à mon avis. L'approche scientifique "dure" apporte peu dans ce contexte, même si j'y ai longtemps cru.

Les meilleurs psys, c'est les bons cliniciens. C'est ceux qui savent s'adapter, et qui vont façonner leur façon de penser et de travailler au contact des personnes. Ceux-là vont essayer de retenir leur envie de poser un diagnostic. Pas seulement de t'en parler, mais surtout pour eux, pour pas se fermer et que ça gène leur travail, ils s'efforcent de se retenir de trop "croire" au diagnostic qui s'impose à leur esprit. Les psys inutiles (et parfois même dangereux), c'est ceux qui arrivent avec des théories toute faites, toutes rigides et trop bien arrêtées, avant même d'avoir rencontré le "patient". Et c'est lui, le patient, qui devra rentrer dans les cases prédécoupées du praticien, sinon c'est qu'il veut pas vraiment se soigner.

Parce que, trop souvent, le diagnostic c'est ça, c'est une théorie simplificatrice "déjà là" et qui ne dépend pas du tout de toi, qui n'est pas construite avec toi. C'est un pousse au crime "normatif" et "prescriptif" (je pense à [url=https://www.psychoactif.org/blogs/Contre-la-RdR-normative_7278_1.html]l'excellent billet de plotchi[/url], qu'on pourrait facilement décalquer sur la psychiatrie). Un psy qui pense qu'il n'a rien à apprendre de toi, c'est mort, il arrivera pas à t'aider, même avec toute la bonne volonté et la bienveillance (croit-il) du monde. C'est une façon de fonctionner qui va le conduire à être autoritaire et violent, même sans s'en rendre compte. C'est un peu le même problème en addictologie je pense, même si je connais pas du tout le milieu. Cette opposition binaire sain/malade, c'est nuisible pour soigner les souffrances qui relèvent du subjectif, qu'on nomme improprement "maladies", et auxquelles on cherche à apposer une étiquette à tout prix. Parce que si tu regardes le monde autour de nous, de la souffrance psychique et des symptômes, tout le monde en a ! Qu'est-ce qui va faire la différence, à part que certains en sont plus encombrés que d'autres ? L'essentiel, c'est d'arriver à savoir s'y prendre avec ce bordel noir qui nous encombre. Faut s'entraîner en quelque sorte. Mieux on s'y prend, plus ça parait léger, et plus ça devient une source d'énergie, de créativité et de joie formidable ! Se contenter de mettre une étiquette dessus, un peu comme un pansement, ça semble bien fade à côté.

Finalement, le diagnostic, ça sert surtout pour l'administration. Eux, ils ont structurellement besoin d'une case dans laquelle te mettre, c'est leur fonction même, alors faut bien leur donner un peu de grain à moudre. Mais qu'est-ce que c'est chiant que l'ALD soit inscrite dans la carte vitale. Ca t'es encore jamais arrivé d'aller chez un praticien qui n'a aucun rapport, genre un dentiste, et qu'il te demande pourquoi tu as l'ALD ? Dans un moment où t'es un peu à plat, et où tu te sens pas trop la force de parler et d'assumer, ça peut être très malaisant. Et t'en as qui insistent lourdement si tu résistes en protégeant un peu ta vie privée. Et si tu veux être soigné, ben tu peux pas vraiment lui dire de s'occuper de son cul quoi^^ Quand le mec va trop loin, et que je veux me venger, je joue avec les préjugés : je prends un air mi-grave mi-indigné, je laisse un petit silence en le fixant, et je finis par répondre que je suis schizophrène (ce qui n'est pas vrai du tout) sur le même ton que si j'annonçais que j'étais condamné. Ca jette un froid terrible. C'est souvent l'archétype de la maladie psy hyper grave pour eux, ils sont soudainement tout gênés d'avoir insisté, et ils ont un peu peur de toi du coup :D

Lol, comme j'ai trop digressé ! Je voulais juste mettre un petit paragraphe sur le diagnostic, et c'est devenu tout un pavé. En plus, je parle trop de moi, et j'assène des trucs comme des grandes vérités alors que c'est seulement mes deux balles sur la question. C'est peut-être pas très élégant. C'est dommage, il y avait plein d'autres choses sur lesquels j'aurai aimé rebondir dans ton message. Je vais trop te saouler, dsl. Mais maintenant que c'est écrit, je le poste quand même, on verra bien...

Porte-toi bien :) …

 » Le blog de Equipe de PsychoACTIF » L'analyse de drogue à distance : Psychoactif en a rêvé.. et l'a fait !

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
04 avril 2023 à  23:46

Super idée, ça va vraiment faciliter l'interprétation des analyses pour le plus grand nombre :)

J'ai déjà des questions !

Le pourcentage de MDMA est donné en "équivalent chlorhydrate" et en "équivalent base".
==> La je comprends, et comme on a les deux, ça lève toute ambiguïté (enfin, pour peu qu'on explique ça dans un tuto, parce que c'est des termes qui vont pas parler à tout le monde).

Le pourcentage de cocaïne ou de kétamine est donné en "équivalent sel".
==> Pourquoi ça ne dit pas de quel sel il s'agit ? Et pourquoi pas "d'équivalent base" en complément ?

Le pourcentage d'amphétamine est donné sans préciser si c'est du "équivalent base" ou "équivalent sel".
==> On ne sait pas non plus de quel sel il s'agit, ni même si c'est vraiment un sel. Pourquoi ?

Faudra peut-être préciser que les doses recommandées sur le psychowiki sont données en "équivalent sel" (si c'est bien ça), pour que l'usager ait un repère. Et prendre l'habitude de préciser si on parle en base ou en sel quand on parle de dosage sur le forum. …

 » Le blog de Morning Glory » La Poupée au Coeur de Verre

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
04 avril 2023 à  18:39

Noir, mais magnifique !

J'ai vraiment eu un flash à la lecture du passage de la bagarre dans la cour du collège. En un instant, ça m'a fait revenir 30 ans en arrière : on s'y croirait ! La solitude au milieu de la foule, la peur, l'humiliation... Qu'est-ce que j'aimerai savoir transmettre mon vécu de façon aussi poignante ! Je suis envieux de ton écriture...

Je te souhaite de trouver les ressources pour te relever de tout ce que tu as vécu. J'ai envie de croire que c'est en bonne voie.

L'inspiration est parfois boudeuse, essaye d'ignorer ses sautes d'humeur, et de continuer à écrire :)

 » Le blog de Morning Glory » Loi Borderline.

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
04 avril 2023 à  18:33

Je me sens un peu con, mais vieux motard que jamais.

Je viens faire ce que j'aurai dû faire dès le début.

Apporter un soutient face à la critique, te dire que ton texte est bien écrit, et que t'as bien fait de le poster. Il a tout à fait ça place ici : loin d'être misérabiliste, je le trouve révolté et combatif !

Pourquoi j'ai eu le réflexe d'attaquer la critique plutôt que de soutenir l'auteure ? Franchement, je sais pas bien. Ca m'a sans doute semblé plus facile... Mais je le regrette. A part jeter de l'huile sur le feu, qu'est-ce ça pouvait apporter ? Nineta elle, a bien réagi.

Le bon côté de la polémique, c'est que ça m'a fait découvrir ton blog : quel style ! Tu as gagné un lecteur :)

 » Le blog de Morning Glory » Loi Borderline.

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
01 avril 2023 à  14:58

[quote=marvin rouge]Tu attend quoi après avoir poste ça ?[/quote]
On pourrait te retourner la question...

[quote=marvin rouge]Bannissez moi[/quote]
Tu veux partir en martyr, c'est ça ?

[quote=marvin rouge]Alors ton manifeste, garde le pour toi, il ne parlera a pas bcp de gens, a part toi[/quote]
Tu parles à ma place là. Et à la place de tous les autres lecteurs, qu'ils aiment ou pas...

[quote=marvin rouge]On dirait un manifeste de la CFDT[/quote]
Je comprends pas. Pourquoi cet exemple ? T'es en train de la traiter de collabo là ? ou c'est juste parce que tu connais pas bien la réputation de ce syndicat (fondée ou non, c'est pas la question) ?

[quote=marvin rouge]je suis brut de décoffrage
Je suis franc[/quote]
Non, tu es blessant, méprisant et insultant : c'est très différent.


Honnêtement, j'ai du mal à comprendre comment un ancien comme toi, dont les posts sont d’ordinaire aussi instructifs et intéressants, peux subitement sombrer dans l'agression bête et méchante. Quoi qu'il te soit arrivé ces derniers temps, tu devrais envisager une pause, prendre un peu de recul. Jusqu'ici, j'aimais beaucoup tes interventions. …

 » Le blog de plotchiplocth » l'analyse de drogues pour la RdR normative... WTF?

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
23 mars 2023 à  14:39

LOL ! J'adore, elles sont trop choutes tes seringues, avec leur chapeau de sorcière ;)

Et merci pour ton post de cette nuit : encore un message bien dense et instructif ! J'te le dis ici pour pas encombrer le fil. Je reviendrai sûrement poser d'autres questions quand j'aurai un peu digéré tout ça. Thx :)

 » Le blog de plotchiplocth » La confrérie des joyeuses seringues face à l'analyse à distance

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
20 mars 2023 à  12:15

Le dessin m'a tellement fait triper que j'avais même pas vu le texte ! Une manif de seringues, j'adore l'image :D

Pour gagner, la confrérie des joyeuses seringues devra faire l'union avec la communauté des pailles en délire, l'amicale des para épanoui, et la congrégation des spliffs rigolard^^

Autogestion et convergence des luttes ! Tous ensemble pour une augmentation du pouvoir de défonce !

 » Le blog de Equipe de PsychoACTIF » L'analyse de drogue à distance : Psychoactif en a rêvé.. et l'a fait !

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
14 mars 2023 à  15:15

[quote=Anonyme813]oui et oui! ca va venir[/quote]
Excellent !

[quote=Anonyme813]ce qui va etre important, c'est de bien savoir ce que le résultat d'analyse dit et ne dit pas, c'est-à-dire quelles sont les limites de l'analyse suivant la technique employée
...
ce qui est important, c'est qu'on s'éduque ensemble à lire et comprendre ces résultats.[/quote]
Je suis bien contant de lire ça. Selon moi, ces informations ne sont pas assez mises en avant par Energy Control, et c'est bien dommage (ils sont super en dehors de ça).

N'ayant aucune connaissance en chimie, au début, je croyais que je pourrais tout savoir sur le produit testé. Je crois que beaucoup de gens sont dans mon cas.

Ca fait plusieurs mois que j'échange Energy Control pour me faire une idée des limites de leurs l'analyses, et j'ai pas encore tout compris. J'aurai apprécié quelques guides détaillés et bien vulgarisés sur leur site. Ca aurait été bien plus simple et rapide que de poser des questions par email, surtout en n’y connaissant rien. Chaque chose en son temps, mais je vous fais confiance pour faire mieux :)

On pourra identifier les solvants dans les liquides ? Genre du LSD dans du méthanol (ça irait bien pour faire des buvards, beaucoup moins pour avaler les gouttes directement).

On pourra savoir si le produit est sous forme sulfate, phosphate, chlorhydrate, etc ?

On pourra différencier les isomères, genre dextroamphétamine et levoamphétamine ? …

 » Le blog de Equipe de PsychoACTIF » L'analyse de drogue à distance : Psychoactif en a rêvé.. et l'a fait !

Pesteux
Adhérent Vert-Beuh
14 mars 2023 à  02:30

Wow ! Ca c'est une p***** de bonne nouvelle :D

Et c'est gratuit en plus ?! Comment vous faites pour financer ça ? Ca coute 120 € une analyse quantitative avec Energy Control...

C'est un énorme progrès : l'analyse des produits ne sera plus réservée aux usagers les plus fortunés.

Par contre, j'ai suivi le lien vers la liste des produits quantifiables, et je n'ai pas trouvé mention du LSD. Rassurez moi, ça va venir hein ? Même pour le LSD liquide ?

Merci, et bravo pour cette prouesse, ça a pas du être simple à mettre en place :)

Remonter
  • Psychoactif » Recherche dans les commentaires de blogs

Psychoactif
Psychoactif est une communauté dédiée à l'information, l'entraide, l'échange d'expériences et la construction de savoirs sur les drogues, dans une démarche de réduction des risques.


logo Don Soutenez PsychoACTIF

Droit d'auteur : les textes de Psychoactif de https://www.psychoactif.org sont sous licence CC by NC SA 3.0 sauf mention contraire.


Affichage Bureau - A propos de Psychoactif - Politique de confidentialité - CGU - Contact - Propulsé par FluxBB - flux rss Flux RSS