VIH : R. Bachelot annonce une nouvelle campagne de dépistage en France

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Alain Will homme
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Roselyne Bachelot annonce une nouvelle campagne de dépistage en France

© Lemonde.fr | 20.07.10 | 14h36

On attendait sa position sur les salles de consommation de drogue à  moindre risque, c'est sur le dépistage du virus VIH que Roselyne Bachelot, lundi 19 juillet, a créé la surprise. A l'occasion de la Conférence internationale sur le sida, qui se tient en Autriche, du 18 au 23 juillet, la ministre française de la santé et des sports a présenté les grandes lignes du cinquième plan national de lutte contre le sida, qui sera finalisé à  l'automne 2010.

"On compte, en France, 7 000 à  8 000 nouveaux cas d'infection par le VIH chaque année, 40 000 à  50 000 personnes sont infectées sans le savoir, et pour une personne sur cinq, le diagnostic est trop tardif. C'est donc une inflexion forte que nous devons donner à  notre politique de santé publique pour casser définitivement l'épidémie", a déclaré Mme Bachelot.

Annonçant le lancement d'une campagne avant la fin 2010, destinée à  "banaliser le dépistage", elle a précisé son projet en direction des groupes à  risque. Notamment des homosexuels, pour lesquels l'incidence annuelle de l'infection est de 1 %, soit 200 fois plus que pour le reste de la population.

"Dans ce cadre, je souhaite que, dès 2011, au moins dix centres de dépistage réalisé par des non-professionnels de santé puissent ouvrir en France, en bénéficiant de financements pérennes", a précisé Mme Bachelot.

"Promotion ardente"

Affirmant qu'elle venait elle-même de se livrer à  ce dépistage auprès d'un personnel associatif non médecin afin d'en faire "une promotion ardente", elle a ajouté qu'un tel dispositif permettrait "d'aller à  la rencontre de personnes qui n'acceptent pas forcément notre système de soins".

Les premiers résultats de l'essai Com'test, réalisé par l'association Aides en partenariat avec l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS), montrent que près de 40 % de personnes dépistées dans ce cadre n'avaient pas fait de dépistage depuis plus de deux ans.

"C'est une très bonne nouvelle", s'est félicité Bruno Spire, président d'Aides. Mme Bachelot est en revanche restée plus timide quant à  l'ouverture expérimentale de Centres de consommation supervisés pour les usagers de drogues, dispositif déjà  adopté par huit pays dans le monde (dont la Suisse, l'Allemagne et les Pays-Bas).

Se référant aux recommandations de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publiées le 2 juillet, en faveur à  la création de ces centres "sous réserve d'un certain nombre de prérequis", elle a déclaré qu'elle allait "engager une concertation avec tous les partenaires concernés, notamment les collectivités locales".

Catherine Vincent
Article paru dans l'édition du 21.07.10

http://www.lemonde.fr/idees/article/201 … _3232.html

© Le Monde.fr

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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Alain Will homme
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A lire également :

© liberation.fr | 19.07.10 (la veille)

http://www.liberation.fr/societe/010164 … et-gratuit

Extrait sur le "plan SIDA" :

"Je veux aller vers un plan de santé publique, car on ne peut plus se contenter d´avoir une approche sectorielle. D´abord, c´est le renforcement du dépistage au sein de la population générale dans le cadre du système de soins avec les médecins traitants.

Nous entendons également réformer le dispositif du dépistage anonyme et gratuit. Sur des groupes plus ciblés, et en particulier les gays, je veux ouvrir, dès 2011, 10 centres de dépistage dans lesquels les associations interviendront. Sur ce point, nous devons encore régler quelques difficultés juridiques. Mais, je le redis, sur le dépistage, je n´ai qu´un objectif : le déstigmatiser, le banaliser."

Sur les salles de consommation :

Je tiens clairement à  dire qu´il ne s´agit pas, avec ces dispositifs, de dépénaliser l´usage de drogues. Il s´agit bien d´une démarche sanitaire et c´est dans ce cadre que j´ai saisi l´Inserm, car, en tant que ministre de la Santé, je suis en charge de la politique de la réduction des risques chez les usagers de drogues.

Dans le rapport, les experts affirment qu´il faut une politique de prise en charge globale intégrant la prévention, la réduction des risques et les soins. Je constate que l´Inserm, et au-delà  la communauté médicale, a émis une recommandation favorable à  la mise en place expérimentale de centres de consommation supervisés. Il nous revient de prendre en considération cet avis et d´engager une concertation avec tous les partenaires concernés, notamment les collectivités locales.

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Alain Will homme
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Et ceci wink [ APPEL ]

© liberation.fr | 17.07.2010 | 00h00 | «Libération» relaye l´appel des chercheurs, médecins et associatifs français. | Eric Favereau

«Nous, acteurs de la lutte, savons ce qu´il faut faire : décider et agir»

«Nous avons aujourd´hui les moyens de faire régresser l´épidémie de VIH en France par des politiques globales et des stratégies ciblées sur les groupes de personnes les plus concernés par la transmission du virus. Face à  ces potentialités, les pouvoirs publics restent dans l´indécision et diffèrent la mise en œuvre d´une politique courageuse capable de faire régresser l´épidémie. Ils font perdre du temps à  la lutte contre le sida. Or aujourd´hui, nous, acteurs de cette lutte, savons ce qu´il faut faire : décider et agir !

«Traiter, c´est soigner ; traiter, c´est prévenir ; traiter, c´est d´abord dépister. Il s´agit donc avant tout de dépister et traiter plus précocement et plus intelligemment.

«Dépister : préserver le caractère volontaire du dépistage, proposer à  chacun d´être testé au moins une fois dans sa vie, et aux populations fortement exposées de se dépister régulièrement. C´est un changement de paradigme que les professionnels de santé et les individus sont capables d´entendre et de mettre en œuvre.

«Soigner : on dispose aujourd´hui de traitements efficaces, qui permettent de réduire considérablement la transmission du VIH, tout en améliorant la qualité et l´espérance de vie des personnes atteintes. Mais le stigmate des personnes séropositives n´a pas disparu. Il convient donc de soutenir les personnes vivant avec le VIH dans tous les aspects de la vie, de renforcer leurs droits, de garantir à  tous une prise en charge de qualité au long cours et de soutenir les associations de personnes atteintes : tout ceci est d´utilité publique. Nous avons tous intérêt à  ce que les séropositifs aillent bien.

«L´épidémie de VIH est désormais relativement contenue dans la population générale et de vraies politiques de santé sexuelle et reproductive, notamment chez les jeunes, permettront de maintenir ou d´améliorer cette situation. Elles manquent toujours. Parallèlement, quatre types de populations ont besoin de stratégies fortes avec une réelle concentration des ressources :

- Les gays : il faut susciter et soutenir l´innovation dans l´action communautaire - particulièrement dans le champ du dépistage et de la prévention - pour transformer les pratiques sexuelles dans le sens de moins de risque, implanter les centres de santé sexuelle gay ou LGBT, poursuivre la lutte contre l´homophobie et la lutte pour l´égalité des droits.

- Les migrants originaires d´Afrique : il faut cesser les politiques et les discours de stigmatisation et de criminalisation des immigrés, qui les éloignent de la prévention et des soins, renforcer les programmes ciblés, garantir l´accès au dépistage, à  la médecine et aux traitements, y compris dans le cadre de l´aide médicale de l´Etat, et soutenir les communautés pour lutter contre les discriminations des séropositifs en leur sein.

- La Guyane : il faut tenir enfin compte du contexte d´épidémie généralisée et du caractère artificiel des frontières. Mettre en place des services innovants allant au devant d´une mosaïque de communautés pour atteindre toutes les populations. Renforcer les services sociaux et de santé et rendre effectif l´accès aux droits pour assurer la continuité de la prise en charge.

- Les usagers de drogues : il faut oser une politique de promotion des droits quand les politiques répressives limitent les potentialités de la prévention. Il faut continuer et renforcer la réduction des risques pour que les acquis de la lutte contre le VIH profitent également à  la lutte contre le virus de l´hépatite C. Bref, réaffirmer le primat de la santé sur la répression.

«Enfin, dans un contexte mondialisé, l´épidémie ne pourra régresser sans l´adoption d´une politique globale de prévention, d´accès aux soins, d´accès aux droits et de promotion des droits des femmes et des minorités, gays et trans en particulier. La France doit donc maintenir un engagement international fort : poursuivre sa contribution auprès du Fonds mondial, accroître les moyens de la recherche française et plaider fermement pour un accès universel aux traitements et à  la prévention. C´est aussi plaider pour la révision des conventions internationales sur les drogues et pour un meilleur respect des droits des personnes séropositives dans le monde.

«Chaque année d´une politique publique qui hésite se traduit en France par plusieurs milliers de nouvelles contaminations VIH. Cette tergiversation est d´autant plus incompréhensible qu´on sait aujourd´hui avec précision quelles mesures mettre en place pour réduire de façon drastique la transmission du VIH. Il est maintenant de la responsabilité des pouvoirs publics d´agir sans plus tarder.»

Article et liste des premiers signataires ici :

http://www.liberation.fr/societe/010164 … er-et-agir

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